Gaz de schiste
Comment le gouvernement s'est tranquillement dédit de sa promesse d'abrogation sans condition des permis d'exploitation du gaz de schiste:
Le nouveau texte prévoit désormais que les titulaires des permis de recherche ont l'obligation de remettre - dans un délai de deux mois - un rapport sur les techniques qu’ils comptent employer : « Si ce rapport n’est pas remis ou s’il est indiqué que les titulaires du permis ont recours à la technique dite de fracturation hydraulique de la roche, les permis exclusifs de recherches concernés [seront] abrogés ».
Le jour du vote de la loi, une étude reprise par le journal britannique The Guardian annonçait que dans le nord de la Pennsylvanie et de New York, « 85 % des puits d’alimentation en eau potable situés dans un rayon d’un kilomètre autour des forages seraient contaminés ». Pourtant, Nicolas Sarkozy et le gouvernement privilégient une fois de plus les profits de quelques sociétés, au détriment de l’environnement, de l’eau et des risques liés au réchauffement climatique.
Les sociétés concernées l’annoncent pour la plupart clairement à leurs actionnaires : en 2011 forages verticaux, en 2012 reprise de la fracturation hydraulique et des forages horizontaux. Certains choix juridiques permettraient pourtant d’annuler l’ensemble des permis sans indemniser les industriels concernés car ceux-ci ont été accordés par le gouvernement sur la base d’informations tronquées voire mensongères. Comme le démontre l’avocate Muriel Bodin(1), « Les permis ne sont pas illégaux ; ils sont le résultat d’une fraude aux fins de leur obtention. Le retrait est alors possible sans délai pour des raisons tenant à la santé, la sécurité et la salubrité publiques. Et ce, sans indemnisation car " Nul ne peut arguer de sa propre turpitude pour arguer d’un droit à réparation de son préjudice". »
Il semble également temps de demander des comptes aux entreprises publiques ou semi-publiques qui développent l’exploitation des gaz et huiles de schiste à l’étranger (Total, GDF-Suez) notamment aux États-Unis et en Chine.
L’exploitation des gaz et huiles de schiste pour les citoyens mobilisés, c’est « ni ici, ni ailleurs, ni aujourd’hui, ni demain » !"
(1) Avocate spécialiste de l’aménagement durable et l’accessibilité.
Or, face à la réactivité des industriels, il est plus que nécessaire d'être sur ses gardes:
"Les produits chimiques (597 au total) cancérigènes dont se gausse Josh Fox sont abandonnés depuis quelques années au profit de produits issus de l’industrie agroalimentaire, tels des dérivés de l’agar-agar utilisés pour gélifier ice-creams et confitures" (extrait de la lettre que l'amicale des foreurs a adressé aux élus français en réponse à la contestation populaire grandissante)
Ces entreprises pétrolières - c'est là leur marque de reconnaissance - ont une grande capacité à tout retourner à leur avantage tout en essayant de nous démontrer, coûte que coûte, que ces exploitations n'ont aucune dangerosité.
Mais il n'en reste pas moins que la plupart des aspects techniques et stratégiques qui vont pénaliser durablement et de manière tragique la nature et les populations ne seront pas réglés:
- Les mers seront-elles vidées de cette algue miracle (l'Agar-agar), utilisée en pharmacie, en médecine et dans l'alimentation? Car les quantités utilisées, si on les transposent au volume de produits chimiques utilisés actuellement, seront phénoménales.
- Quid de la question de la gestion de l'eau? Le problème des ressources, de l'approvisionnement et de son traitement reste intact.
- Même sans produits chimiques, l'eau utilisée pour la fracturation sera inévitablement chargée en éléments méthanés et autres composants dangereux au contact du gaz. Elle pourra aussi se charger en radioactivité au contact de roches qui contiennent naturellement des éléments raioactifs.
- Le traitement de l'eau en bassins de surface n'évitera pas les émanations de composés organiques volatiles qui pollueront l'air localement mais aussi l'atmosphère.
- La pollution de l'air et des paysages par les allers et venues des véhicules (transport du matériel, des employés, de l'eau, du gaz, etc.)sera effective.
- Les micro séismes provoqués par la fracturation hydraulique ne seront pas écartés: quelles conséquences à long terme (affaissements, effondrements des sols, fragilisation des zones poreuses,etc.)?
- Quelle perspective économique à long terme? un siècle (dans une projection optimiste) d'autonomie en énergie fossile mais pour quels dégats occasionnés (et pour la plupart irréversibles)!
- Le mitage des paysage occasionné par un réseau routier plus dense et les plateformes gazières seront toujours là.
- les nuisances sonores dus aux forages aussi.
- Quid des écosystèmes, de la biodiversité, des zones protégées? Rien n'est prévu là non plus pour protéger ces secteurs fragiles.
EDITO: L'exploitration du gaz de schiste
Une rumeur de fin du monde circule en ce moment sur l'Internet.
Elle aurait été prédite par les mayas et surviendrait le 21 décembre 2012 .
On peut s'en amuser et la rapprocher des prophéties de Nostradamus qui prévoyait une série d'événements dramatiques pour le 21e siècle (mais sans fin du monde): bouleversements climatiques, séismes, catastrophes (dites) naturelles... On peut aussi y décéler l'habileté des promoteurs de films à grands spectacles qui n'hésitent pas à lancer un bug pour attiser les curiosités par la rumeur et susciter l'intérêt d'un film qui s'apprête à sortir (ce peut être le cas en l'occurence ici avec le film du catastrophiste Roland Emmerich "2012").
Quoi qu'il en soit, et comme venant tinter avec une étrange résonnance dans l'actualité, notre Monde semble bien fragile en ce moment entre les mains de quelques affamés de pouvoir.
Retenons - dans ce parterre d'événements pré-apocalyptiques - l'histoire ignoble du gaz de schistequi concerne nos territoires.
Si la réaction de l'association Du vert sur les mains a tardé à s'afficher sur ce blog ce n'est aucunement par désintérêt mais au contraire parce que nous sommes depuis 2 mois sur le pont via le collectif "non au gaz de schiste-permis de Cahors" et son antenne de Gourdon; ce qui a suspendu le temps du commentaire sur ce blog.
Nous sommes à une heure où toutes les énergies doivent s'unir.
D'abord parce qu'une manifestation nationale des collectifs contre le gaz de schiste a lieu le dimanche 17 avril à cahors et qu'il est essentiel que chacun d'entre nous, au-delà de toute considération idéologique, politique, sociale et culturelle, se mobilise; cette infâme entreprise est l'affaire de tous (rappelons-nous le succès de la manif de villeneuve-de Berg avec environ 18000 personnes).
Ensuite parce les coordinations collectives qui se sont constituées dans l'urgence de cette annonce d'exploitation sont de mieux en mieux structurées et qu'il est fonfamental que chaque citoyen se rapproche de l'antenne qui est la plus proche de chez lui pour s'informer et/ou agir.
Enfin parce les échéances des rapports d'experts arrivent (15 avril pour la 1ère). Et qu'à ce titre nous devons mettre la pression sur les ministères concernés et les industriels par nos mouvements de refus.
Mais ne soyons pas dupes, il est clair que ce petit monde de l'industrie et de la politique sait déjà ce qu'il en est; l'avenir de cette exploitration est quasiment jouée..."Quasiment" parcequ'il nous reste une arme de restructuration massive: le poids du mécontentement. Plus nous serons nombreux à nous élever contre cette entreprise, meilleure sera la pression sur les décideurs. Regardons d'ailleurs, après le "non" du PS fin mars à l'exploitation du gaz, la proposition de loi pour son abrogation déposée par l'UMP en début de semaine via son président à l'assemblée Christian Jacob (manoeuvres politiciennes certes, mais qui peuvent avoir leur utilité) .
Attention à tous ceux qui se pressent de dire que le tout nucléaire peut répondre à ce problème, à ceux qui prétendent que le gaz de schiste est moins polluant à l'extraction que le charbon (une partie des écolos américains), à ceux qui s'appuient sur le décret européen de l'"autonomie énergétique", etc. Un seul réponse: l'avenir énergétique de la France et du monde passe par une réduction de notre consommation en énergie (changement individuel et collectif de nos habitudes) et par la supplantation des énergies fossiles par l'usage panaché d'énergies renouvelables.
Pour rester informé (et disposer d'une information fiable et donc d'être plus à même d'argumenter), être vigilant, participer, faire passer l'info, débattre, proposer des réunions d'information à votre village, votre commune, tenir un blog... voici les liens du collectif "Non au gaz de schiste-permis de cahors", très riche, qui renvoie sur d'autres liens qui vous apporteront toutes les données nécessaires à la compréhension des mécanismes de cette exploitation et vous permettront d'être solidement armé contre tous les suspicieux!
http://twitter.com/zerogaz_info
http://www.facebook.com/pages/Zero-Gaz-Collectif-pays-bourian-non-au-gaz-de-schiste/155813217805067
"Gasland"-le film intégral-vostf
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